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nous avons accepté comme parfois accepter équivaut à tout refuser dans l’attente d’un soir jamais à venir tout refuser et jusqu’au refus même nous avons marché et refusé marché et refusé marché et toujours refusé l’immobilisme nos carcasses défilant bien lourdes bien terreuses nos carcasses et nos os entassés dans notre chair nous avons marché en silence la tête et le cœur vides la conscience s’affaissant comme la branche la charpente l’édifice du jour après jour après jour nous avons marché jour après jour en traînant nos carcasses en espérant le soir la nuit et un mot rien qu’un mot pour dire l’épuisement et l’obscur qui nous travaillent

nous avons marché et marché et marché encore et dans cette marche nous avons trouvé un équilibre un vertige aussi mais toujours de quoi avancer toujours de quoi ne pas mourir tout à fait nous avons trouvé un équilibre une façon d’habiter le corps de ne pas se laisser envahir par le vide le néant le désespoir ces voix et la langue de calcaire dans la bouche et la langue contre les joues palais dents gencives la langue à tourner à se cogner nous avons trouvé un équilibre pour marcher et marcher et marcher et exister

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